Warren Levy art - Art Basel Paris 2025 : le triomphe du geste pictural
L’édition 2025 de Art Basel Paris, qui s’est tenue du 24 au 26 octobre au Grand Palais, a confirmé sa stature renouvelée dans le paysage international de l’art contemporain. 206 galeries y ont participé, et la foire a affiché des chiffres de vente solides malgré un contexte de marché plus prudent. Pour les collectionneurs exigeants, cet événement a offert un lieu de rencontre entre les œuvres patrimoniales d’une part, et une création contemporaine plus engagée d’autre part. Cette dualité permet d’éclairer la tendance que nous observons aujourd’hui : le retour de la peinture gestuelle, de la matérialité brute et du geste pictural assumé.
Le geste pictural et la matière comme marqueur esthétique
Stand de la galerie Kukje, Art Basel Paris 2024.
Courtesy Kukje Gallery
Dans un univers dominé par le numérique, l’expérience immersive ou les formats hybrides, Art Basel Paris 2025 marque une inflexion : la peinture reprend sa place comme support sensoriel de premier ordre.
La matérialité; que ce soit à travers des superpositions de couches, des traces visibles du pinceau, des surfaces texturées ou des gestes qui laissent leur empreinte; se présente comme le langage premier. Si la foire ne cite pas systématiquement « peinture gestuelle » comme thème, plusieurs présentations le laissent entendre, notamment dans les travaux de l’abstraction incarnée ou de la figuration abstraite.
Cette dimension est particulièrement pertinente pour un public de collectionneurs : l’œuvre n’est plus seulement vue, elle est perçue dans sa présence matérielle, dans sa empreinte du geste, dans la densité du support.
Trois axes observés pour le collectionneur averti
La texture et la matérialité comme discours
La peinture redevient matière à penser : des supports bruts, des couches visibles, des transitions sensibles. Même si l’on ne dispose pas de données spécifiques pour « peinture gestuelle » à Paris, on repère cette orientation dans la sélection d’œuvres présentées.
L’œuvre-pivot face à la saturation visuelle
Dans une époque saturée d’images, de flux numériques et de médiatisation, revenir à la présence d’un œuvre tangible peut constituer un choix stratégique pour un collectionneur : une pièce que l’on vit, et non seulement que l’on regarde.
Implications pour la pratique de collection
Pour vous, collectionneur, l’enjeu est de repérer les œuvres qui portent une dimension matérielle forte : cela peut signifier une épaisseur de surface, une trace visible du geste, un matériau qui dialogue avec le support.
Évaluez l’expérience de l’œuvre dans l’espace. Est-ce que l’œuvre interagit avec la lumière, avec votre regard, avec votre corps ? Une peinture ou un support ultra-lisse, parfaitement « fini », risque de manquer de cette « présence » que recherche cette tendance.
Dans un contexte foire, gardez à l’esprit que si la création contemporaine est mise en avant, l’histoire de l’art et les « classiques » restent des repères structurants. Art Basel Paris 2025 montre que la juxtaposition des deux génère de la valeur.
